L’Etape du Tour : un truc de ouf !
Il se dit qu’un amateur qui n’a jamais fait l’étape du Tour, c’est comme un professionnel qui n’a jamais fait le Tour de France.
Pour sa 23ème édition, l’étape du Tour proposait de se tester sur le parcours de la 19ème étape des pros (24 juillet), St Jean-de-Maurienne – La Toussuire, soit 139 km avec les ascensions des cols du Chaussy, de la Croix de Fer par le Glandon, du Mollard et enfin la montée finale vers La Toussuire.
Alors je me suis décidé et c’est ainsi que je me suis retrouvé dimanche 19 juillet, à l’aube, à St Jean-de-Maurienne parmi les 12092 partants représentant 70 nations dont une majorité d’étrangers. Il y avait déjà 3200 non partants, normal quand on s’engage 7 mois avant.
Les coureurs sont répartis dans 15 sas de 1000 suivant leur numéro de dossard et les départs se font toutes les 8 mn à partir de 7h00.
Tous s’accordaient à dire qu’il faudrait partir sagement pour ne pas « se griller » d’entrée, rapport aux difficultés à venir. C’est pour ça que mon compteur indiquait 51 km/h au bout d’un km !!! Un km plus tard, premières rampes du col du Chaussy et c’est parti pour 15 km à 6,3% de moyenne. Impossible de rouler à sa main vu la nuée de coureurs occupant toute la route. Passage au sommet et après 2 km de descente, arrêt total suite à une ou des chutes devant, nécessitant l’évacuation. Un deuxième arrêt de 10 mn aura également lieu dans la descente de la Croix de Fer, l’hélico médical s’étant posé sur la route. 12 mn plus tard ça bouge enfin et un peloton de plusieurs milliers de coureurs qui part en descente, c’est compliqué!
Ensuite, une trentaine de km dans la vallée jusqu’à St Etienne de Cuines et c’est l’ascension du col de la Croix de Fer par le Glandon (22,4 km à 6,9% de moyenne). Pour me motiver, je compte les coureurs que je double (je sais, mon cas relève de la psychiatrie !). Jusqu’au sommet du Glandon, je vais en passer 817. Je me fais quand même doubler par 9 autres.
Descente de 14 km pour attaquer le col du Mollard (5,7 km à 6,8%) et re-descente de 16 km (un peu scabreuse) pour revenir sur St Jean-de-Maurienne, et enfin la dernière ascension de 18 km à 6,1% sur La Toussuire. C’est celle que j’ai trouvé la plus dure à cause de la chaleur. Il était 14h00, donc 12h00 au soleil, et le compteur affichait 41°4. Ce qui m’a le plus étonné, c’est le nombre de coureurs, soit à pied (facile avec les cales !) ou à l’arrêt, allongés dans les rares parties à l’ombre. Et enfin la pente est moins sévère sur les derniers km et c’est la ligne d’arrivée. Mission accomplie en 7 h19 avec la 1788ème place sur les 9942 finishers et 40ème de la catégorie 60-64 ans (500 finishers). Ainsi 2150 ont abandonné de gré ou de force (chutes ou barrières horaires).
Le vainqueur est Jérémy Bescond, en 4h52, ex-professionnel Cofidis redescendu amateur cette année chez Charvieu Chavagneux.
Globalement, je retiendrai la beauté des paysages, la privatisation de la route permettant de prendre de vraies trajectoires dans les descentes, en toute scurité (un petit 82,14 km/h maxi) et la ferveur du public, incroyablement nombreux sur les pentes et sommets de col. Niveau ravitos, paraît qu’ils étaient bien garnis, mais je ne m’y suis jamais arrêté, étant parti en mode autonome. Pourtant j’ai dû faire 2 ravitos « sauvages » dans la montée de La Toussuire, un avec un tuyau d’arrosage d’un riverain et un autre à une fontaine que certains confondaient avec la piscine municipale !
Et puis on croise quelques « pointures », tel Thor Hushovd (425ème), champion du monde en 2010 et maillot vert du Tour 2005 et 2009. Egalement Stéphane Diagana (1077ème) spécialiste du 400 m haies, champion du monde en 1997 et 2003 dans cette discipline.
En résumé, une belle aventure et je confirme que, au moins une fois, il faut faire l’Etape du Tour.